Le retour au pays de l'enfance
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MUSEOGRAPHIE :
• Musée du Carmel de Lisieux
exposition permanente
• Les Destins individuels
exposition permanente du mémorial de la shoah

• Le Mémorial des Enfants
exposition permanente du mémorial de la shoah
• Irène Némirovsky

exposition temporaire du Mémorial de la Shoah
• Musée de Bastia

INSTITUTIONNEL :
réferences : Dassault System, Le temps Apprivoisé, Ordre des Experts Comptables, Sncf, Cnrs, Citroën, Bosh, Chargeurs, Philips, BSN, Ciment Français,Ital cementi,Compagnie Générale de Géophysique, Wolfberger, Caisse de Congés Payés du Bâtiment, Institut Méditerranéen de Recherche et de Création, Printemps du Québec


DOCUMENTAIRES :

• Habiter/Construire - C. Ancelin
• Can you go...-
C.Dalfin
• Esprit de corps - O. Volcovici
• La mémoire... - C. Angelini
• Rua Diamantina Rosa - F. Collin


PROJETS D'ARTISTES :
• Ciudad del mar
- C.de Zohiloff/C. Arabekian
• Effroi
- N. Nisic
• Foldings
- P. Criton
• Hand made
- N. Nisic
• Ici prochainement
- C. Atabekian
• Metablog
- C. Atabekian
• Lettre à M - L B.Deswarte
• Oniro
- A. Fremy
• Sans ciel ni mer
- L.B.Deswarte
• ZaiBieChu
- C. Atabekian


CLIPS
• "Stand up" Hindy Zahra

Marie Taillefer et Thomas Koenig

• "Grind" Solange la Frange
Marie Taillefer et Thomas Koenig
• "How much" LittleRedLauter
Lola B.Deswarte
• "Chocolate cake" Gérald Toto
Frédéric Poulain et Caroline Tribut

LA GALERIE FIN AVRIL

ARTISTES
Claire Angelini, Christophe Atabekian, Halida Boughriet, Lola B.Deswarte, Emmanuel Deswarte, Anne Fremy, Jean-Louis Moutte, Fred Poulain, Cédric Putaggio, Unglee, Yann Vanderme,...

PUBLICATIONS

PRESTATIONS
authoring, éditions vidéo, web-design, habillage video, captation, montage, étalonnage

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un documentaire de Claire Angelini

 

Si les lieux où se sont inscrites et déployées nos enfances jouent un rôle décisif dans la constitution de notre identité, si les territoires où nous grandissons enfants, façonnent les adultes que nous devenons, que veut dire alors quitter sa ville, sa terre natale, et refonder son histoire ailleurs, autrement. Car quel rôle jouent alors ces souvenirs d’enfance, à l’épreuve des nouvelles cultures et territoires?

Ces questions sont en substance l’enjeu de La mémoire n'est pas un jeu d'enfant, projet documentaire.
Elles ont été suscitées par une rencontre décisive qui a motivé ce projet de film, celle de Narriman, une femme algérienne qui a grandi à Verdun, Tunis, les Aurès et Alger, s’est formée en Allemagne, et vit aujourd’hui à Grenoble.

Le parcours de Narriman est totalement singulier, exemplaire, fascinant. Car Narriman n’est pas une immigrée ordinaire. Fille d’un militaire indigène de l’armée française, pratiquement née dans une forteresse à Verdun, elle est revenue, au terme d’un parcours de plusieurs milliers de kilomètres et qui aura duré plus d’une trentaine d’années dans cette France qu’elle revendique aussi comme une partie de son histoire, et où elle s’est depuis lors définitivement enracinée.
Paradoxalement, Narriman qui se considère algéro-française, postule que c’est l’amour violent qu’elle porte à son terroir natal, le sol de ses ancêtres semi-nomades des Aurès, aux portes du désert, qui lui permet de revendiquer son appartenance à la culture française, et de vivre épanouie à Grenoble.
Cette identité double est-elle possible, et comment Narriman a-t-elle réussi à surmonter ses contradictions, ses tensions, ses blessures, ses chagrins?

C’est cet étonnant parcours que le film prétend faire avec elle : quels chemins subjectifs, physiques et mentaux a donc emprunté Narriman pour devenir cette femme à l’identité exceptionnellement riche, et si totalement assumée ? Pour cela le film aborde son histoire par un biais original : par l’enfance, puisque c’est là que pour Narriman tout se noue. Et c’est pourquoi aussi il nous convie à un voyage dans trois pays, la France, la Tunisie, l’Algérie: nous suivrons simplement, les étapes de la vie de Narriman de l’enfance à l’âge adulte, éclairée par son commentaire. En outre, l’historienne que Narriman adulte est devenue, qui ne cesse dès lors de travailler la mémoire de son enfance et de sa famille à l’aune des exigences scientifiques de sa discipline, nous enrichit de sa vision lucide des deux rives de la méditerranée, qu’elle embrasse d’un seul regard, amenant sa pierre à la difficile réflexion qui doit être la nôtre sur les liens complexes que nous entretenons avec notre ancienne colonie.
Car Narriman, qui a grandi en exil jusqu'à dix ans, en France à Verdun, puis à Tunis, a été marquée plus que tout par la découverte, en 1962 de son pays ravagé, brûlé, décimé. Cette brutale révélation l'a fait naître à une conscience politique. L'étayant plus tard par l'étude de l'histoire, elle a cherché non à résoudre mais à comprendre les contradictions de son identité d'algérienne née dans la langue et la culture françaises. Personnage syncrétique passeur de frontières et de langues, « citoyenne du monde » comme elle se définit elle-même, si elle vit avec les blessures du passé, elle nous permet aussi par son analyse, de réfléchir à la société française d'aujourd'hui. D’ailleurs Narriman, protagoniste active, envisage ce film comme une étape supplémentaire qui nourrira son parcours personnel, une forme de travail positif de son identité stratifiée.

Ce voyage filmique qui traversera le temps, convoquant aussi bien ses ancêtres berbères, et son père militaire, que ses études en RDA et sa vie actuelle à Grenoble est conçu comme une boucle: nous partirons de Grenoble, et nous traverserons, après ceux du Vercors, l’infinité des paysages qui furent ceux de l’enfance et de la jeunesse de Narriman: les terrains blessés de la Première guerre mondiale, la côte tunisienne et son arrière-pays agricole, les fantastiques montagnes ocres pétrifiées et minérales des Aurès, la baie d’Alger, et enfin à nouveau les non moins impressionnantes montagnes du Vercors que Narriman aperçoit justement depuis sa fenêtre de son appartement grenoblois.